Hildegarde sur Genèse 1

Cet article contient 4 sections:

  • L’introduction à l’oeuvre de Dieu. Dieu est toujours à l’oeuvre pour sauver les hommes, pour les conduire à la joie parfaite.
  • L’oeuvre divine dans les visions d’Hildegarde. C’est l’oeuvre du salut de Dieu qui fait l’objet du livre qui contient les visions de Hildegarde, appelé “Le livre des oeuvres divines”.
  • Les “Trois miroirs” dans le commentaire d’Hildegarde sur la Genèse. Ce sont les miroirs dans lesquels se reflète l’oeuvre de Dieu : 1. La nature. 2. L’Histoire Sainte des prophètes, du Christ et de l’Eglise. 3. L’âme humaine et son chemin vers Dieu.
  • Les explications d’Hildegarde sur les jours de la création. Commentaire du premier chapitre du livre de la Genèse.

INTRODUCTION A L’OEUVRE DE DIEU

Hildegarde de Bingen a été proclamée sainte et docteur de l’Église, car son enseignement, ses visions, nous instruisent sur la réalité spirituelle, c’est-à-dire sur le lien qui unit toute la création à Dieu. Ce lien d’amour est l’Esprit Saint de Dieu lui-même, c’est lui qui donne vie au monde qui nous anime et nous meut vers la grandeur de Dieu, vers la vérité tout entière. Il manifeste en nous la vérité de l’amour de Dieu pour nous, cet amour par lequel il nous a créé. C’est cet amour qui nous donne la vie, nous fait vivre et nous maintient dans la vie. Sans amour notre vie est morte, ne connaît pas la joie de porter du fruit, la joie de se réjouir du bonheur des autres, la joie qui se multiplie en nous lorsqu’elle est partagée : cela nous fait à l’image et ressemblance de Dieu, cela manifeste notre filiation. « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » dit Jésus (Jean 17, 21). Cela signifie que l’Esprit d’amour qui unit le Père et le Fils, leur lien d’amour et Dieu lui-même, devient visible pour nous lorsque le Fils prend chair humaine, s’incarne. Cela signifie que l’amour qui le lie au Père devient manifeste à travers ses actes et sa personne. On voit que le Père est avec lui, on voit l’œuvre du Père à travers le Fils qui est venu pour faire la volonté du Père et on voit de quel amour le Fils l’aime. Le Fils donne sa vie par amour, dans l’obéissance confiante de Fils, et le Père le ressuscite. Ainsi, ce même lien d’amour qui donne vie au Fils est celui par lequel l’être humain reçoit la vie. L’Esprit Saint engendre Jésus en Marie, la divinité prend notre humanité, prend chair, assume notre mortalité. Et notre humanité, à l’exemple de Marie, entre dans une relation confiante avec Dieu. « Je suis son humble servante », dit Marie face au dessin de Dieu, face à la grandeur d’amour qui nous dépasse. Le nom de Jésus signifie “Dieu sauve” car sa venue, accueillie par Marie, nous offre une opportunité d’entrer en relation avec lui, de retrouver notre confiance, notre foi, à l’exemple de Marie, et de l’accueillir dans notre humanité. Il a offert sa vie pour et à chacun de nous et nous aussi nous sommes invités à dire : « Qu’il me soit fait selon ta parole », comme Marie l’a dit face au mystère qui nous dépasse. Alors, nous permettons à Dieu de venir en nous, donner vie à notre humanité, éclairer nos ténèbres, nous conduire à la vraie lumière de Dieu, de qui nous recevons notre vie. Il nous permet d’entrer dans la relation filiale avec Dieu car son amour, son Esprit, s’est répandu dans les hommes, est descendu sur nous. En accueillant le Christ, son œuvre d’amour, nous nous laissons transformer par son amour et nous lui permettons de dissiper les ténèbres de nos péchés par la lumière de son amour. Nos ténèbres sont ce qui nous empêche de voir combien nous sommes aimés par Dieu, il nous aime comme il aime son propre Fils, il nous appelle à partager sa vie, c’est-à-dire d’entrer nous aussi comme lui dans la relation filiale d’amour, cela se réalise lorsque nous accueillons le Christ en nous par la foi. Cela est signifié par notre baptême. Devenir enfant de Dieu implique partager l’amour qui l’unit à toutes ses créatures, cela signifie pour nous, animés par son amour, de vivre une relation renouvelée avec notre prochain, cela signifie être introduits à une relation d’amour fraternel envers tous les enfants de Dieu. Ainsi, lorsque nous nous aimerons les uns les autres comme Dieu lui-même nous aime, alors l’amour de Dieu deviendra visible en ce monde à travers nos propres personnes nous serons un reflet de l’amour de Dieu pour ses enfants, comme le Christ nous donnerons nos vies en enfants de Dieu, enfant de lumière.

Ce lien d’amour qui nous unit à Dieu lorsque nous l’accueillons dans le Christ par la foi est l’objet des visions d’Hildegarde. En ses visions nous voyons ce que l’Esprit de Dieu, invisible par nature, accomplit en nous lorsque Dieu prend notre nature humaine et l’unit à lui par le mystère de l’incarnation de Jésus. Cette incarnation, cette venue dans notre chair, dans notre humanité, s’accomplit encore en chacun de nous lorsque nous accueillons Dieu par la foi. C’est-à-dire lorsque par lui, qui nous révèle l’amour du Père pour chacune de ses créatures, nous entrons dans une relation de confiance filiale avec Dieu. Cette relation Marie l’a vécue d’une façon unique car dès sa conception elle a vécu ce lien confiant qui l’unit à Dieu, jamais elle ne s’est séparée de lui, jamais elle n’a douté de lui, comme, au contraire, a fait le reste de l’humanité. Ainsi, elle nous a montré ce que signifie de vivre pleinement notre union à Dieu et la présence de Dieu en elle, Son amour a engendré en elle Jésus Christ. Ainsi, Jésus a pu nous prouver l’amour de Dieu pour toutes ses créatures, c’est-à-dire aussi pour l’humanité qui s’était séparée de Lui. À ceux qui vivaient dans les ténèbres, il a offert sa vie, sa lumière : il a recréé le lien confiant, la relation filiale en manifestant le pardon de Dieu pour la multitude des êtres humains qui avaient péché contre Lui. Il a offert son amour à nouveau, il l’a re-donné, il a par-donné, c’est-à-dire offert encore et encore par-delà ou par-dessus nos péchés, en surabondance : “là où le péché a abondé, la grâce a surabondé” (Romains 5, 20). Ce que l’apôtre saint Paul appelle en grec kháris (χάρις) la grâce, c’est l’amour gratuit de Dieu, donné par grâce avec joie.

L’OEUVRE DIVINE DANS LES VISIONS D’HILDEGARDE

On appelle œuvre du salut toute cette œuvre divine par laquelle l’humanité est sauvée de son égarement, de son doute sur Dieu, de sa perte de confiance. Dieu vient jusqu’à nous, nous prouve son amour pour nous afin de restaurer notre confiance, c’est-à-dire notre foi. Avoir foi en Dieu signifie lui faire confiance.
C’est l’immensité de cette œuvre, multipliée pour chaque être humain que Hildegarde a contemplé dans ces visions. Elles nous disent la sollicitude de Dieu pour chacune de ses créatures à travers les hommes et les femmes qu’Il a choisi pour être les apôtres, les messagers, envoyés pour être les témoins d’une humanité transformée, recrée par la grâce, par l’amour gratuit de Dieu. La confiance retrouvée nous unit, grâce au Christ, dans une union avec Dieu qui nous permet à nous aussi de dire “Notre Père” et comme ses enfants de glorifier, sanctifier, le Père à travers les œuvres qui montrent la ressemblance avec lui. Comme le Christ, les membres de l’Eglise, manifestent au monde l’amour de Dieu pour ses créatures et « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 15, 13). Ceci est l’amour dont nous avons été aimés par Dieu, l’amour que Jésus nous a montré en donnant sa vie pour nous et l’amour qui habite en nos cœurs, renouvelés par l’Esprit Saint, le don de l’amour de Dieu répandu par Dieu et accueilli par les croyants.

Les visions d’Hildegarde vont donc nous révéler l’œuvre du salut de Dieu manifestée en sa création, rendue visible par ses œuvres. Les œuvres de Dieu sont donc un reflet de sa gloire, elles resplendissent de sa lumière, elles manifestent son amour. De même que dans une famille nous remarquons dans les enfants la ressemblance avec leurs parents, ainsi rendus semblables à Dieu par son Esprit nous portons en ce monde un reflet de sa miséricorde, de son amour. Ce reflet est présenté par un miroir, déjà saint Paul nous explique que nous reflétons Dieu comme dans un miroir : “Nous voyons à présent à travers un miroir en énigme ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.” (1 Corinthiens 13, 12). Mais aussi l’image de Dieu en nous a été conduite à la ressemblance par le Christ, en lui nous avons vu la plénitude de la bonté de l’œuvre de Dieu, ainsi saint Paul affirme : “Quand on se convertit au Seigneur, le voile est enlevé. Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. Et nous tous qui n’avons pas de voile sur le visage, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous sommes transformés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit.” (2 Corinthiens 3, 18). Saint Paul nous dit que nous reflétons la gloire de Dieu comme dans un miroir (κατοπτριζόμενοι) ou bien que nous contemplons l’image de Dieu comme dans un miroir et nous sommes transformés en elle. Cette image de Dieu (εἰκόνα), nous l’avons contemplée dans le Christ qui a manifesté la bonté de l’œuvre divine. Or, l’œuvre divine est aussi de nous conduire tous à cette pleine ressemblance avec l’icône du Christ, afin que nous aussi nous puissions être un reflet de sa miséricorde et de sa bonté en ce monde et aussi que la création toute entière manifeste qu’elle est l’œuvre du créateur, qu’elle lui rende gloire dans sa beauté. En effet, la beauté de Dieu est inscrite dans la création lorsque nous considérons en toute œuvre un chemin qui nous conduit à Dieu.
Or, il y a plusieurs miroirs dans lesquels nous pouvons contempler l’œuvre de Dieu, son action. Souvent Hildegarde nous offre des images qui se superposent, c’est-à-dire qu’elle contemple Dieu, la réalité spirituelle telle qu’elle se reflète dans sa création dans des miroirs différents.

A la suite d’Hildegarde beaucoup ont parlé de miroirs à travers lesquels nous contemplons l’œuvre de Dieu. Un des plus illustres était Vincent de Beauvais qui a connu l’œuvre de Hildegarde et a reparti la création en plusieurs miroirs. Aussi des saints fameux comme saint Bonaventure ont montré l’itinéraire de l’esprit vers Dieu à travers l’étude et la contemplation de son œuvre, à travers les sciences.

Déjà saint Augustin, commentant le livre de la Genèse qui nous dit que Dieu a créé l’homme et la femme à son image et ressemblance, nous explique qu’il ne suffit pas d’être à l’image de Dieu car l’image de quelqu’un, son portrait, peut-être plus ou moins ressemblant. Ainsi, les guerres et les divisions en ce monde quelle image de Dieu nous renvoient-elles ? Nous portons bien l’image de Dieu, nous pourrions en effet lui ressembler en nous aimant les uns les autres, mais au contraire nous nous divisons. Ainsi, nous explique saint Augustin, l’œuvre de Dieu est de nous conduire à la pleine ressemblance, afin que Dieu soit sanctifié en ses œuvres, c’est-à-dire qu’elles offrent un reflet de sa gloire, qu’elles resplendissent et qu’on puisse le louer pour son œuvre. Jésus aussi nous dit : « Mon Père est toujours à l’œuvre » (Jean 5, 17), c’est-à-dire qu’il ne cesse de venir à notre secours et de nous conduire à la pleine ressemblance avec lui : entre l’image et la ressemblance il y a toute l’histoire de l’humanité.

Mais il est important de dire, et nous le verrons dans les visions d’Hildegarde, que aussi ce qui a été corrompu par le mal nous conduit à Dieu car dans l’exercice des vertus qui nous rendent vainqueurs du mal, nous manifestons aussi l’œuvre de l’Esprit Saint de Dieu qui nous conduit à lui, nous fortifie et nous purifie. A partir de notre expérience du mal, du mal que nous avons commis, nous pouvons, par la foi, faire appel au pardon de Dieu, nous convertir, transformer nos oeuvres en lui rendant grâce pour l’abondance de sa miséricorde et le glorifiant par les bonnes oeuvres que nous pouvons accomplir à notre tour, une fois unis à lui dans et par l’Esprit.

LES TROIS MIROIRS DANS LE COMMENTAIRE D’HILDEGARDE SUR LA GENESE

Voici donc le commentaire d’Hildegarde sur le premier chapitre de la Genèse, le livre qui raconte l’œuvre de la création. Ce texte a été inspiré à sainte Hildegarde, elle l’a contemplé dans ses visions. Pour chacun des versets bibliques examinés, elle nous donnera trois explications, trois lectures, non pas de façon à prendre l’une ou l’autre, mais afin que dans chacune des trois explications nous puissions percevoir un reflet différent de l’œuvre de Dieu, manifestée dans toute la création :

  1. Dans la nature dont l’ordre et la vie manifestent le lien vital qui l’unit à Dieu, révèlent son œuvre, conduisent vers leur créateur.
  2. Dans les étapes de l’histoire à travers laquelle se révèle l’action de Dieu qui nous conduit à la pleine ressemblance en nous appelant à lui par les hommes auxquels il a confié la prophétie, puis par le Christ et ensuite par l’Église qu’il a formée.
  3. Dans les êtres humains qui mettent en lumière la ressemblance avec Dieu par leurs bonnes œuvres.

Je donnerai ici un très bref résumé de l’explication que Hildegarde donne de l’œuvre de la création à la fin de la première vision de la deuxième partie du “Livre des œuvres divines”. Le texte complet en latin est disponible online dans la Patrologie latine édité par Migne, vol. 197, colonne 915 jusqu’à 956, paragraphe 16 et suivants jusqu’à 49. Malheureusement, la traduction française du Livre des œuvres divines par Bernard Gorceix, ne présente qu’une partie du texte original et la cinquantaine de pages qui commentent l’œuvre de la création en sont totalement absentes. Le livre complet est traduit en allemand, publié par les soeurs bénédictines de l’Abbaye St-Hildegard de Eibingen, Beuroner Kunstverlag: Das Buch vom Wirken Gottes – Liber Divinorum Operum (vol.6 des oeuvres complètes).

Trois niveaux de lecture sont proposés par la parole prophétique de Hildegarde qui nous explique comment découvrir en chaque parole divine une révélation, une vérité, qui explique le sens de toute la création. Ainsi, en chaque phrase de l’Ecriture, la parole divine déploie sa grandeur, se rend intelligible. Elle dévoile le mystère du créateur inscrit dans son œuvre et annonce son salut opéré par Jésus Christ qui continue d’agir par son Eglise. En chaque jour de la création, Hildegarde nous invite, donc, à considérer trois miroirs qui reflètent l’œuvre divine.

  1. L’œuvre de Dieu qui se reflète dans l’ordre de la nature. La contemplation de la création, de la nature, nous conduit à Dieu. Le visible est image de la réalité spirituelle, de l’itinéraire de l’esprit vers Dieu. Les éléments de la nature nous parlent, ils figurent notre réalité intérieure, invisible, spirituelle.
    Par exemple le prophète Isaïe (55, 10-11) nous dit que comme la pluie qui descend ne remonte pas vers le ciel sans avoir fécondé la terre et lui avoir fait porter du fruit, de même la parole de Dieu qui descend en nous ne remonte pas à lui sans nous avoir fait porter du fruit.
    Jésus aussi dans ses paraboles (Matthieu 13) utilise les images de la nature pour nous parler de la réalité spirituelle du royaume des cieux, ainsi, nous dit-il, la petite semence qui tombe en terre, meurt et puis devient un grand arbre qui accueille de nombreux oiseaux. Cette image de la nature est aussi une image de notre esprit qui accueille la parole, la volonté de Dieu, la suit, en est fortifiée et porte du fruit dans l’accueil de son prochain quel qu’il soit, de tout peuple, langue et nation, tout comme l’arbre dont les branches accueillent des oiseaux différents sans distinction. Jésus lui-même, cloué sur l’arbre de la croix a ouvert ses bras pour accueillir la multitude.
    La lumière du soleil devant laquelle les ténèbres ne peuvent pas subsister est aussi l’image de l’amour de Dieu, vainqueur du mal qui est dans le cœur de l’homme. L’amour gratuit, la charité, couvre une multitude de péchés, nous dit l’apôtre (1 Pierre 4, 8). Car notre amour gratuit est le fruit de l’Esprit Saint de Dieu qui habite en nos cœurs et nous conduit à la parfaite ressemblance avec lui qui est la lumière du monde.
    La nature nous réserve ainsi une multitude d’images à travers lesquelles se révèle l’œuvre du créateur.
  2. L’œuvre de Dieu s’inscrit dans le temps et l’histoire. Toute l’histoire de l’humanité est déjà racontée dans les sept jours de la création. En effet, nous allons voir dans le commentaire prophétique d’Hildegarde que les sept jours nous introduisent dans la contemplation du plan de Dieu qui se réalise étape après étape dans l’histoire de l’humanité mais qui était déjà tout entier simultanément présent dans la vision de Dieu, sa volonté est toujours la même : partager sa propre joie, la joie d’aimer, avec l’être humain. Sa parole éternelle vaut pour tous les temps. Il vient en aide à l’humanité à travers sa parole annoncée par les prophètes et manifestée en Jésus Christ, parole de Dieu faite chair. Conduire les hommes et les femmes à la pleine ressemblance avec Dieu, signifie les conduire à la joie parfaite par leur amour réciproque. Ainsi, le plan de Dieu s’accomplit dans l’histoire à travers la parole des prophètes et ensuite par Jésus qui transmet son Esprit aux fidèles et forme ainsi l’Église, comme les membres d’un même corps qui reçoit sa vie de la tête, le Christ lui-même. Église, en grec ekklesía, signifie la réunion de ceux qui sont appelés, invités, à partager la joie de Dieu : c’est le festin de noces auquel toute l’humanité est invitée à participer par l’amitié et l’amour fraternel ; à nous de répondre à l’invitation. Ainsi, les processus inscrits dans la nature, comme la graine qui porte du fruit seront aussi visibles dans l’histoire de l’humanité dans laquelle le Christ donne naissance à l’Eglise qui est son corps, c’est-à-dire l’ensemble des membres animés par son Esprit. Unis à lui, les fidèles vivent aussi la vie du Christ, sont aussi porteurs de lumière. Comme on a refusé le Christ, cette lumière aussi peut être refusée par ses créatures, nous pouvons opposer un obstacle à la lumière et demeurer dans l’ombre. La lumière, pour autant, ne cessera pas de se répandre tout autour, l’ombre est entourée de lumière, chacun peut accéder à la lumière en ouvrant la porte, pour l’accueillir, accueillir le don de Dieu, le par-don de Dieu. Voici l’histoire de l’Eglise, des persécutions qu’elle subit et de sa victoire sur les ténèbres racontée à travers les images que nous offre la création. Dans les éléments de la nature nous voyons aussi l’image de notre aventure spirituelle et la victoire de la lumière qui dissipe nos ténèbres. Cette réalité spirituelle, c’est-à-dire la réalité de notre lien avec Dieu, de notre propre esprit qui accueille ou refuse la lumière est visible à travers les images que nous décrivent les prophètes. Hildegarde contemple cette réalité spirituelle, tout comme l’apôtre saint Jean l’a contemplée et décrite dans le livre de l’Apocalypse, à travers les images de ses visions et les paroles de Dieu qui lui en dévoilent le sens. (Voir l’article Les 3 temps de l’Apocalypse) De même, le sens spirituel des images de la création qui se trouvent dans le texte biblique nous est dévoilé par l’initiative de Dieu lui-même qui a répandu son esprit sur ses fidèles. Esprit qui les conduit vers la vérité tout entière, là où la chair et l’Esprit ne font plus qu’un en Jésus Christ, là où le visible manifeste la réalité invisible de l’Esprit.
  3. L’œuvre de Dieu est de conduire l’esprit humain à être un reflet de sa gloire. Dans ce troisième miroir, le créateur se reflète à travers la vie de chacune de ses créatures dans la mesure où celles-ci sont mues par son Esprit, c’est-à-dire par leur désir d’aimer, par leurs choix moraux, par la justice et l’exemplarité de leurs conduites. Jésus nous recommande d’agir en esprit et en vérité. Cela signifie que même nos erreurs, nos péchés, nos égoïsmes, lorsqu’ils sont reconnus comme tels, nous conduisent vers la justice. Mais, il s’agit là de la justice divine, qui est d’un tout autre ordre que la justice humaine. Si l’homme reconnaît son tort, il agit en vérité, éclairé par l’Esprit de Dieu qui fait apparaître l’ombre, ce qui le sépare de la lumière de l’amour. Alors, l’homme qui reconnaît sa faute expose ses ténèbres à la lumière de la miséricorde divine, qui non seulement les dissipe, mais fait jaillir la lumière là où se trouvait l’ombre de la mort, crée à nouveau notre esprit, le ramène à la vie, le vivifie. La justice divine ressuscite l’homme qui était tombé dans la mort, séparé de la source de vie, du lien d’amour qui l’unit à Dieu. Cette source infinie d’amour qui pardonne nos péchés est figurée par l’eau, l’eau du baptême qui purifie, lave et fait à nouveau resplendir le miroir de la conscience humaine, de l’esprit humain, de la gloire de l’amour de Dieu. Accueillir le pardon de Dieu signifie être créé à nouveau, renaître à la vie nouvelle d’enfant de Dieu, être introduit dans la relation filiale confiante qui ne doute pas de la bienveillance divine. On pourra, donc, lire dans les paroles qui nous racontent l’acte créateur, le chemin par lequel chacun de nous est invité à retrouver cette source de vie, en agissant en vérité lorsque nous reconnaissons nos erreurs et en rendant gloire à Dieu par nos actes qui révèlent son amour pour nous.

EXPLICATIONS D’HILDEGARDE SUR LES JOURS DE LA CREATION

Voici le résumé des paroles adressées à Hildegarde, qui dévoile trois sens en chaque verset biblique. Je cite chaque verset du premier chapitre de la Genèse dans la version latine reportée dans le texte même d’Hildegarde. (Pour le texte original hébreu complet du récit de la création, voir l’article Genèse 1, 1-31) :

1er jour. Genèse 1, 1-5 :

« In principio creavit Deus celum et terram. Terra autem erat inanis et vacua, et tenebræ erant super faciem abyssi : et spiritus Dei ferebatur super aquas. Dixitque Deus : Fiat lux. Et facta est lux. Et vidit Deus lucem quod esset bona : et divisit lucem a tenebris. Appellavitque lucem Diem, et tenebras Noctem : factumque est vespere et mane, dies unus.»
Dans le principe Dieu créa le ciel et la terre. Mais la terre était sans vie et vide, et les ténèbres étaient au-dessus de la face de l’abîme : et l’Esprit de Dieu était porté sur les eaux. Et Dieu dit : ” Soit faite la lumière. ” Et la lumière fut faite. Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Et Dieu appela la lumière Jour, et les ténèbres Nuit : et fut fait le soir et le matin, jour un.

Ce récit est complexe car l’œuvre créatrice de Dieu est éternelle, elle embrasse tous les temps. Jésus dit : “Mon Père est toujours à l’œuvre” car nous tenons notre vie de Lui et la vraie vie c’est de l’accueillir lui. Dieu opère notre salut en nous conduisant à Lui.
L’œuvre créatrice de Dieu, éternelle, se reflète donc dans trois miroirs :

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature :
    D’abord Dieu a conçu toute la création et dans le ciel et la terre il faut considérer la matière de toutes les créatures célestes et terrestres.
    La lumière créée avant le soleil et les astres n’est pas celle de nos jours terrestres mais celle dont resplendit le visage de Dieu, offert à la contemplation des créatures célestes. Il faut considérer dans les ténèbres ce qui ne reçoit pas la lumière du visage de Dieu.
    La terre recouvre l’abîme comme le corps recouvre l’âme.
    L’Esprit Saint sur l’eau montre que de même que l’eau lave, ainsi l’Esprit Saint purifie des péchés et est infusé dans l’homme comme dans les eaux.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Dans le principe, c’est-à-dire dans le Fils, Dieu crée l’Eglise. Lui qui était éternel avant le temps a préparé la création de l’Eglise de rien. Comme il a créé le monde, de même il a pris chair dans le sein de la Vierge Marie. Il est le principe de la justice céleste et terrestre par le baptême et la foi en la Trinité qui reconduit l’homme au Paradis. Le Christ est l’arbre du salut qui porte des fruits par son enseignement et l’eau vive jaillit de l’Esprit Saint. Sur la terre qui est la surface de l’abîme étaient les ténèbres de l’incrédulité. Après l’Ascension, l’Esprit Saint plane sur les eaux, c’est-à-dire sur les apôtres. Comme le psaume 28, 3 qui dit : “La voix du Seigneur est sur les eaux”, de même l’Esprit Saint est sur les prophètes. Il fit résonner sa voix lorsqu’il envoya son Fils. Les apôtres, enflammés par l’Esprit Saint et enseignant la Trinité, devinrent comme une unique lumière. Leur doctrine resplendit dans le monde. L’unique jour resplendit de la prédication, c’est la parole, le Fils, qui resplendit dans la chair. Les ténèbres de l’incrédulité, il les appela nuit.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Dieu créa l’homme à son image avec la science du bien et du mal, mais l’homme s’éloigna de Dieu et suivit le diable. Son désir des biens célestes le fait comme le ciel, le désir des biens terrestres le fait comme la terre. La terre est informe et vide parce que l’homme suit les mauvaises inclinaisons terrestres qui dominent le corps qui est comme la surface de l’abîme et l’âme est l’abîme, car le corps est visible comme la surface et l’âme invisible comme l’abîme recouvert par la terre. L’esprit plane sur les eaux car l’homme dans l’affliction pleure et ainsi naît en lui la grâce de l’Esprit. Les eaux au début de la création sont produites par le souffle de l’Esprit de Dieu, ainsi l’Esprit produit des larmes (salées comme la mer). Après l’affliction l’homme est prêt pour les bonnes œuvres, l’homme peut commencer à œuvrer dans la lumière, de ténèbres qu’il était, il devient lumineux par ses bonnes œuvres. Ainsi, Dieu voyant que l’homme a commencé à œuvrer le bien, éloigne de lui le mal, les ténèbres, et il appelle les œuvres lumineuses jour du salut car l’homme revient à lui et il appelle nuit de la perdition celles qui tournent l’homme vers le diable. Du soir des mauvaises œuvres, l’homme passe au matin de la vertu qui conduit à la lumière.

2ème jour. Genèse 1, 6-8.

Dixit quoque Deus : Fiat firmamentum in medio aquarum, et dividat aquas ab aquis. Et fecit Deus firmamentum, divisitque aquas, quæ erant sub firmamento, ab his, quæ erant super firmamentum. Et factum est ita. 
Vocavitque Deus firmamentum, Cælum : et factum est vespere et mane, dies secundus.
Et Dieu dit : “Soit fait le firmament au milieu des eaux, et qu’il divise les eaux des eaux. Et Dieu fit le firmament, et il sépara les eaux qui étaient sous le firmament, de celles qui étaient au-dessus du firmament. Et il fut fait ainsi. Et Dieu appela le firmament, Ciel : et fut fait le soir et le matin, second jour.

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature :
    Le firmament est stable, c’est l’œuvre divine insondable comme le ciel. Le firmament raconte les œuvres de Dieu car comme dans un miroir le soleil montre la nature divine et la lune l’humanité du fils et les étoiles ses secrets. Les croyants seront donc une foule innombrable comme les étoiles. Le firmament sépare les créatures célestes des terrestres, représentées les unes par les eaux qui montent vers le ciel et les autres par celles qui descendent vers la terre.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Que soit fait le firmament de la foi au milieu de ceux qui n’ont pas foi en Dieu. Dieu plaça la prédication des apôtres comme le firmament qui divise ceux qui sont pris par les choses terrestres de ceux qui étaient au-dessus du firmament c’est-à-dire se fondaient sur le Christ. Il appela le firmament ciel, c’est la stabilité de la foi, la cité de l’Eglise qui contient les œuvres célestes. Le soir et le matin, les croyants et les non-croyants. Il ne dit pas : il vit que cela était bon car les œuvres enflammées par la foi, le soleil et les astres ne s’étaient pas encore manifestées.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Dieu fit le firmament qui signifie la capacité de discerner la différence entre les exigences spirituelles et les charnelles. L’homme doit nourrir le désir du ciel et s’occuper des nécessités de la chair avec discernement. Aller vers le ciel avec les sanglots et s’occuper de la chair dans la mesure du nécessaire. La vaine gloire le rend instable et l’Esprit Saint ne peut reposer en lui. Dieu divise les vertus célestes des nécessités terrestres et irrigue les deux par l’inspiration de l’Esprit Saint. La vie active et la vie contemplative ordonnées par le discernement, la vertu pour tenir les deux dans la juste considération. Il appelle le firmament ciel car par les vertus sont gouvernés le corps et l’âme. Le soir et le matin car la finalité des vertus est de conduire à Dieu. Il faut aspirer au Christ, demander dans la prière pour arriver à lui comme les vierges sages. Il ne dit pas qu’il vit que cela était bon car le discernement est ce qui soutient les vertus qui elles opèrent ce qui est bon.

3ème jour. Genèse 1, 9-13 :

Dixit vero Deus : Congregentur aquæ, quæ sub cælo sunt, in locum unum : et appareat arida. Et factum est ita. Et vocavit Deus aridam Terram, congregationesque aquarum appellavit Maria. Et vidit Deus quod esset bonum. Et ait : Germinet terra herbam virentem, et facientem semen, et lignum pomiferum faciens fructum juxta genus suum, cujus semen in semetipso sit super terram. Et factum est ita. Et protulit terra herbam virentem, et facientem semen juxta genus suum, lignumque faciens fructum, et habens unumquodque sementem secundum speciem suam. Et vidit Deus quod esset bonum. Et factum est vespere et mane, dies tertius.
Et Dieu dit : “Que les eaux qui sont sous le ciel se rassemblent en un seul lieu et que la terre sèche apparaisse. Et il fut fait ainsi. Et Dieu appela l’aride Terre, et appela les amas des eaux Mer. Et Dieu vit que cela était bon. Et il dit: ” Que la terre fasse germer l’herbe verdoyante, et qui fait semence, et du bois fruitier qui fait du fruit selon son genre, dont la semence soit en lui-même sur la terre. Et il fut fait ainsi. Et la terre fit pousser une herbe verdoyante, et qui fait semence selon son genre, et du bois qui fait du fruit, et ayant chacun semence selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et fut fait le soir et le matin, troisième jour.

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature : 
    Hildegarde nous dit que comme Dieu a préparé la terre à porter du fruit avant même de créer le soleil et la lune, de même l’œuvre de Dieu est restée cachée comme le feu qui brule en silence avant que le vent souffle, c’est-à-dire avant d’être réveillé par la vertu de la parole vivante qui s’est faite chair. De la même manière les prophètes avant l’incarnation ont attendu que se manifeste la plénitude de ce qu’ils annonçaient. La prophétie avant l’incarnation était comme muette, mais maintenant après la passion, les prophéties sont expliquées et illuminent le firmament comme les astres.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Dieu rassembla le peuple des Chrétiens en une unique Église. La terre inculte de l’incrédulité germe par inspiration de l’eau vive de l’Esprit Saint, soulevée par la charrue de la foi. Cultivée, elle porte du fruit. L’Eglise fut appelée terre promise. Elle a été rassemblée par les eaux des apôtres, guidée par le pilote du bateau, le Christ, au milieu des tempêtes de la mer. C’est avec l’aide de Dieu qu’on traverse les tempêtes. L’Eglise est la mer de cristal vue par Jean (dans Apocalypse 4, 6), mélangée au feu, sur laquelle se tiennent debout ceux qui ont vaincu la bête. La terre vivante est l’Eglise qui produit les fruits de la justice par la prédication. Le passage du soir au matin est celui qui se fait à travers les épreuves de la foi.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Que les eaux soient rassemblées et apparaisse le sec. Par le discernement l’homme n’excède pas dans les nécessités du corps, il les modère. Elles sont ainsi rassemblées selon une unique règle de modération. Que l’homme s’appelle terre et reconnaisse qu’il est fluctuant comme les vagues de la mer. Dieu fait germer l’humilité. Que la vertu soit comme la semence de la parole divine, placée dans la terre de l’homme. La terre privée d’humilité ne produit pas de fruits. Du soir au matin en s’abstenant du mal et pratiquant l’humilité, il commence ce qui est bien.

4ème jour. Genèse 1, 14-19 :

Dixit autem Deus : Fiat luminaria in firmamento coeli, et dividant diem et noctem, et sint in signa et tempora, et dies, et annos et luceant in firmamento cæli, et illuminent terram. Et factum est ita. Fecitque Deus duo luminaria magna : luminare majus, ut præesset diei, et luminare minus, ut præesset nocti. Et stellas. Et posuit eas in firmamento cæli, ut lucerent super terram, et præessent diei ac nocti, et dividerent lucem ac tenebras. Et vidit Deus quod esset bonum. Et factum est vespere et mane, dies quartus.
Et Dieu dit : Soient faites les luminaires dans le firmament du ciel, et qu’elles divisent le jour et la nuit, et qu’elles soient les signes pour les saisons, et les jours et les années : et qu’ils luisent dans le firmament du ciel, et qu’ils illuminent la terre. Et il fut fait ainsi. Et Dieu fit les deux grands luminaires, le luminaire majeur pour présider au jour, et le luminaire mineur pour présider à la nuit. Et les étoiles. Et Dieu les plaça dans le firmament afin qu’elles luisent au-dessus de la terre, et qu’elles président au jour et à la nuit, et qu’elles divisent la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Et fut fait le soir et le matin, quatrième jour.

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature : 
    Hildegarde nous dit qu’il faut considérer ceci : par ordre divin la lumière du firmament montrait l’œuvre de Dieu comme belle et glorieuse, de la même façon aussi l’âme rend le corps beau et glorieux.
    Dans les deux luminaires Dieu a prévu la façon de porter à la perfection son œuvre qui est l’homme dans ses deux natures : céleste dans la science du bien qui est comme le jour et terrestre dans la science du mal qui est comme la nuit. Par ces deux sciences l’homme apprend ce qui est bon et s’éloigne du mal, en demandant pardon et par la pénitence. Ainsi dans la nuit il resplendit comme les étoiles qui restent à leur place. La science céleste, comme le soleil est stable et vient d’en haut, la science terrestre croît et décroît, mais lorsqu’elle décroit les étoiles brillent d’avantage et reconduisent l’homme assailli par la nuit vers le jour. Cet ordre de la nature est admirable et révèle la victoire de la lumière qui met en fuite les ténèbres, comme un reflet de la nature humaine, pour cela il est dit que Dieu vit que cela était bon.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Comme les lumières dans le ciel séparent le jour de la nuit et illuminent la terre, de même que soient faits des prêtres et des docteurs pour illuminer l’Église en annonçant le bonheur qu’on obtient par l’obéissance à la foi et faire comprendre la nuit, c’est-à-dire les tourments éternels. Qu’ils indiquent comment respecter les préceptes divins au long de l’année, comment célébrer sa grandeur, à l’image des anges qui chantent les louanges de Dieu et illuminent l’Eglise, terre des vivants.
    De même que Dieu a ordonné le ciel pour illuminer la terre, de même il a donné a l’Eglise des maîtres spirituels de rang plus élevé pour qu’ils guident les petits luminaires qui sont chargés d’affaires terrestres et exercent offices mineurs pour illuminer l’Eglise. Soir et matin : progrès de l’Eglise au quatrième jour car maintenant elle est illuminée par les pasteurs.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Dans les paroles de l’Ecriture il faut considérer ceci : à l’image du firmament dans le ciel, dans le discernement humain aussi se trouvent deux luminaires. Ceux-ci consistent dans les préceptes d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même. Qu’ils soient des signes pour sa vie intérieure. Que cette lumière règne sur le jour, c’est-à-dire sur la foi, car l’homme ne peut pas voir Dieu, mais arrive à lui dans l’intériorité de l’âme par son désir d’aimer Dieu, le grand luminaire, et par le petit celui de l’amour du prochain car il peut voir son prochain avec ses yeux extérieurs. Cette vision par les yeux est inférieure à l’autre car elle est nocturne, c’est-à-dire contaminée par le péché, alors que la lumière de la foi nous tourne vers la contemplation de Dieu. Le précepte de l’amour du prochain éclaire la nuit du péché dans laquelle les étoiles sont comme les bonnes et droites pensées par lesquelles il discerne la justice de Dieu. Dieux vit que cela était bon car la demeure de l’homme est disposée selon la justice divine et qu’illuminé par les préceptes de l’amour l’homme se réconcilie avec Dieu en accomplissant les œuvres.

5ème jour. Genèse 1, 20-23 :

Dixit etiam Deus: Producant aquae reptile animae viventis, et volatile super terram sub firmamento coeli. Creavitque Deus cete grandia, et omnem animam viventem atque motabilem, quam produxerant aquæ in species suas, et omne volatile secundum genus suum. Et vidit Deus quod esset bonum; benedixitque eis, dicens : Crescite, et multiplicamini, et replete aquas maris; avesque multiplicentur super terram. Et factum est vespere et mane, dies quintus.
Et Dieu dit: Que les eaux produisent ceux qui bougent d’un mouvement d’âme vivante et les volatiles (qui volent) au-dessus de la terre sous le firmament du ciel. Et Dieu créa les grands cétacés, et tout âme vivante et qui se meut, et que les eaux ont produite selon leurs espèces, et tout volatile selon son genre. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu les bénit, en disant : ” Croissez et multipliez-vous, et remplissez les eaux de la mer; et que les oiseaux se multiplient sur la terre. Et fut fait le soir et le matin, cinquième jour.

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature :
    Considérons dans la création des créatures produites par l’eau que l’eau est sanctifiée avant toutes les créatures par l’Esprit. De même que l’eau est supérieure à toutes les choses pures et impures, ainsi l’âme humaine pénètre toutes les parties du corps et les sanctifie car elle-même est à l’image de Dieu et est supérieure à la chair. La génération des animaux dans l’eau est plus pure que la génération terrestre et est ainsi image de la génération par le baptême, qui advient par l’Esprit et l’eau, comme elle l’est de l’enfantement virginal de Marie. À travers les poissons qui se meuvent agilement dans l’eau, Dieu désigne que l’homme se meut par une âme vivante et à travers les oiseaux il montre que par la rationalité l’homme peut voler partout. Comme les oiseaux qui sont portés dans l’air, les hommes spirituels fuient le peuple commun et recherchent une nourriture spirituelle. Les poissons et les oiseaux portent en eux-mêmes l’air dont ils vivent, ils sont donc béni afin de grandir selon leur genre qui est porteur du souffle, de l’Esprit de Dieu. Ainsi s’opère le passage du soir au matin, lorsque l’âme qui voit ce qui est spirituel purifie les sens de l’homme et par sa vue des réalités spirituelles, par sa rationalité, elle comprend qu’elle a en elle-même la similitude (societatem) des esprits angéliques. L’âme existe bien qu’invisible et elle meut la forme du corps comme une tunique dont elle serait revêtue et à travers elle chaque créature peut la percevoir par l’intelligence car elle est le mouvement du vivant.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Les poissons se multiplient dans les eaux et les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament : la prédication des apôtres appelle à l’abstinence par les jeûnes et les prières, au détachement des choses terrestres. Le ciel est le Christ et que, par les plumes des vertus, comme des vierges et des veuves, l’on vole dans l’Eglise et l’on suive les choses célestes. Il en est de même lorsque le Christ (dans Matthieu 19, 29) invite à quitter sa propre maison et ses familiers, c’est-à-dire la maison de sa volonté propre et ses désirs charnels, pour la gloire de son nom et posséder la vie éternelle, c’est-à-dire recevoir la paix de l’esprit dans son corps en éloignant de soi toute préoccupation mondaine et en suivant le Christ.
    L’esprit des hommes se meut dans les eaux et s’élève vers le ciel car il ne cesse jamais de se convertir du mal au bien et procédant de vertu en vertu. Ces vertus ont été produites par les eaux sur lesquelles est descendus l’Esprit Saint. Ces eaux ce sont les apôtres sur qui est descendu l’Esprit Saint : ils ont montré comment, en dépassant les choses terrestres, on peut vivre la vie céleste. C’est dans la foi que l’homme contemple la hauteur où réside Dieu et s’unit aux harmonies célestes qui contemplent Dieu en le louant. Et la même louange résonne au-dessus du ciel par toute sorte de musique à cause des miracles que Dieu accomplit dans l’homme qui attire les foules pour les faire renaître en Dieu par ses paroles et actes. Cet homme est comme l’eau, nécessaire aux hommes, fécondé par l’Esprit Saint il engendre spirituellement en s’abstenant des plaisirs terrestres, ainsi il faut considérer la séparation des eaux et de la terre. Ainsi Dieu vit que cela était bon, que les justes renoncent à eux-mêmes, à leur propre volonté, et que par la bénédiction divine leurs vertus se multiplient et remplissent les eaux vives qui se répandent, c’est-à-dire les apôtres dont la science produit les ruisseaux de l’Ecriture divine dans l’Eglise qui est la mer de cristal et de feu, dans laquelle ils perpétuent la mémoire de l’incarnation du Seigneur. Que le peuple chrétien passe du soir où il se dédie aux œuvres du monde, au matin où jaillit la source de la vie dédiée à l’abstinence dans la lumière de la foi.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Les hommes qui se libèrent des préoccupations du monde, et qui produisent les animaux des vertus comme les eaux, sont les âmes qui vivent la vie contemplative et s’élèvent au-dessus des règles qui régissent la vie terrestre. Comme dit Isaïe 60, 8 : « Qui sont ceux qui volent comme les nuages et comme les colombes vers leurs colombiers ? » Ceux qui méprisent les choses terrestres et avec la simplicité et l’humilité des colombes lèvent leur regard vers Dieu. Comme Dieu connaît son œuvre avant la créature, il a disposé dans sa création ce qui était nécessaire à la créature et dans l’eau il a signifié la vie spirituelle et dans la terre la vie corporelle. L’eau purifie et féconde la terre comme l’âme le corps. La terre produit la verdure à cause de l’eau, ainsi Dieu inscrit dans les éléments créés l’image de la possibilité que l’homme a de porter du fruit par les vertus et de mettre en œuvre les désirs de son âme et d’aspirer au ciel porté par le vent de l’Esprit.
    Afin que le corps se nourrisse, l’âme meut l’homme par le goût et en même temps par le désir des choses célestes l’âme règle les excès de nourriture. L’homme doit trouver un équilibre afin qu’une abstinence excessive ne le remplisse d’orgueil et ne l’éloigne de Dieu. Ainsi, les vertus sont dans la rationalité qui est comme la voûte céleste qui les gouverne de façon que l’esprit de l’homme ne monte pas plus haut de ce qu’il peut supporter par l’orgueil et ne tombe pas en bas conduit par ses désirs terrestres.
    Les grands poissons sont comme les grandes vertus de virginité et chasteté qui sous l’inspiration de l’Esprit Saint désirent l’amour ardent de Dieu. Ces vertus sont bonnes car elles conduisent à imiter le Fils qui s’est fait chair et a porter la justice à sa plénitude. Que les bonnes œuvres se multiplient et fortifient les hommes qui fluctuent au gré de leur fragilité. La cinquième vertu qui est le mépris de ce qui n’est que mondain, terrestre est comme le cinquième jour.

6ème jour. Genèse 1, 24-30 :

Dixit quoque Deus : Producat terra animam viventem in genere suo, jumenta, et reptilia, et bestias terræ secundum species suas. Factumque est ita. Et fecit Deus bestias juxta species suas, et jumenta, et omne reptile terræ in genere suo. Et vidit Deus quod esset bonum; et ait : Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram; et præsit piscibus maris, et volatilibus cæli, et bestiis, universæque terræ, omnique reptili, quod movetur in terra. Et creavit Deus hominem ad imaginem suam; ad imaginem Dei creavit illum, masculum et feminam creavit eos; benedixitque illis Deus et ait : Crescite et multiplicamini, et replete terram, et subjicite eam, et dominamini piscibus maris, et volatilibus cæli, et universis animantibus, quæ moventur super terram. Dixitque Deus : Ecce dedi vobis omnem herbam afferentem semen super terram, et universa ligna quæ habent in semetipsis sementem generis sui, ut sint vobis in escam, et cunctis animantibus terræ, omnique volucri cæli, et universis quæ moventur in terra, et in quibus est anima vivens, ut habeant ad vescendum. Et factum est ita. Viditque Deus cuncta quæ fecerat, et erant valde bona. Et factum est vespere et mane, dies sextus. 

Et Dieu dit : Que la terre produise une âme vivante selon son genre, les bêtes de somme, et les reptiles, et les bêtes de la terre selon leurs espèces. Et il fut fait ainsi. Et Dieu fit les bêtes selon leurs espèces et les bêtes de somme et tout reptile de la terre dans son genre. Et Dieu vit que cela était bon; et dit: Faisons l’homme à notre image et ressemblance; qu’il préside aux poissons de la mer, et aux volatile du ciel, et aux bêtes, et à toutes créature de l’univers, et à tout reptile qui se meut dans la terre. Et Dieu créa l’homme à son image; il le créa à son image, mâle et femelle, il les créa; et il les bénit et dit : Croissez et multipliez-vous, et remplissez la terre, et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, et sur les volatiles du ciel, et sur tous les animés de l’univers, qui se meuvent sur la terre. Et Dieu dit: Voici que je vous ai donné toute herbe qui porte semence sur la terre, et tous les bois qui ont en eux-mêmes la semence de leur genre, afin qu’ils soient nourriture pour vous, et pour tous les animés de la terre, et pour tout ailé du ciel, et pour tous ceux qui se meuvent dans la terre, et dans lesquels est une âme vivante, afin qu’ils aient à se nourrir. Et il fut fait ainsi. Et Dieu vit toutes les choses qu’il avait fait; et elles étaient très bonnes. Et fut fait le soir et le matin, sixième jour.

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature :
    Dieu a créé les différents genres d’animaux afin que l’homme puisse apprendre les différentes attitudes : les animaux domestiques pour qu’il apprenne le service, les reptiles pour qu’il apprenne la crainte de Dieu, les fauves pour rendre gloire à Dieu.
    La Trinité fait l’homme à son image, c’est-à-dire à l’image de celui qui prendra chair en la vierge pour sauver l’homme. La chair revêtue en naissant de la vierge est appelée tunique car la tunique est à l’image de la forme que Dieu connaît depuis toujours, avant le temps. La divinité ne se séparera jamais d’elle, mais l’âme humaine se séparera du corps lors de la mort et le reprendra à la résurrection. La Trinité fait l’homme à sa ressemblance par la science, la sagesse et la rationalité, par lesquelles il domine et est supérieur aux animaux. Ainsi, il met en l’homme l’âme invisible qui vient du ciel et qui peut être vue seulement par la foi comme la divinité, car elle ressemble à l’esprit angélique, tandis que le corps visible vient de la terre. L’homme et la femme sont un, comme le corps et l’âme.
    L’être humain est supérieur aux poissons et aux oiseaux par les cinq sens et aux animaux de la terre par la rationalité. Tout a comme finalité l’être humain qui, à la fin des temps, verra Dieu, comme Dieu a prévu, en étant régénéré par l’eau et l’Esprit Saint. Le sixième jour complète le temps à la fin duquel l’homme prendra la place de l’ange déchu.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Que la terre, c’est-à-dire l’Eglise, produise toutes les vertus vivantes par l’enseignement des apôtres. Chaque être vivant doit respecter le comportement que Dieu a prévu pour lui. L’homme est fait à image de Dieu par la rationalité et selon la ressemblance par la science et la sagesse, afin d’édifier l’Eglise. Qu’il domine sur les poissons, en dominant les choses terrestres et obéissant à l’Evangile. Qu’il domine sur les oiseaux en volant vers le bien par la pratique des vertus. Qu’il domine sur les fauves et toutes les créatures en mettant son corps et son âme au service de Dieu et sur les reptiles en s’abstenant des choses charnelles terrestres. Comme les animaux ne dépassent pas leur nature, de même l’homme doit respecter le comportement qui lui est imparti selon ses forces, seulement ainsi l’abstinence des choses de ce monde sera parfaite dans l’exercice de la vertu, dans la modération.
    Dieu fait l’être humain à son image afin qu’il édifie l’Église : afin qu’on reconnaisse la divinité dans l’Eglise, lorsque l’homme accomplit les œuvres de Dieu par les vertus masculines et féminines.
    Qu’ils remplissent la terre, c’est-à-dire l’Eglise en la soumettant au Christ et en suivant l’Evangile, s’éloignant des choses terrestres par les vertus ailées et s’affermissant dans le bien.
    Dieu a donné les herbes afin que les hommes se nourrissent. On peut considérer en cela que Dieu a ordonné l’Eglise par la foi dans le fils, né sur la terre inculte, qui reverdit comme dans l’utérus de la vierge et il a été comme les fleurs qui naissent des prés. Le Fils a porté la semence du Verbe de Dieu afin d’être semé sur la terre promise, l’Eglise, qui a été construite pour devenir la Jérusalem céleste. Il a apporté une loi afin que les hommes se nourrissent de la volonté divine en accomplissant ses préceptes car le Fils a dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père » (Jean 4, 34). Le Christ se nourrit en faisant la volonté du Père, en acceptant un corps soumis aux passions, celui de l’homme, pour le conduire au Paradis par la victoire sur le diable. Nourrissez-vous donc de ma loi, les pâturages de la vie, afin qu’en l’observant vous viviez éternellement. Et cela était très bon car dans la plénitude de la grâce toutes les choses apparaissent bonnes. De l’instabilité initiale, le soir, l’Eglise passe au matin de la justice où sont établies les lois que l’homme est devenu capable d’accomplir au sixième jour dans la lumière de la foi.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Que la terre, c’est-à-dire l’homme produise les vertus vivantes de l’âme, qu’elle soit continuellement tournée vers Dieu.
    Que l’âme et le corps obéissent à Dieu comme les animaux domestiques obéissent à l’homme, et, comme les animaux qui rampent et les fauves sont soumis à l’homme, de même l’homme soit soumis à un autre homme par la vertu d’obéissance dans l’humilité qui châtie l’orgueil.
    L’homme créé à l’image de Dieu domine les animaux, il vainc les mauvais désirs et par les bonnes œuvres s’élève vers Dieu dans le désir d’obéir à la loi de Dieu. Qu’il soit donné à l’homme l’honneur de la sainteté et de la connaissance de Dieu et qu’il ait l’amour de la sainte incarnation dans l’amour du prochain en rendant ainsi honneur à Dieu qui l’a fait à son image.
    Dieu crée l’homme pour sa gloire, afin d’être reconnu en lui, dans son humanité et sa divinité. La miséricorde divine se reflète dans la miséricorde de l’homme envers son prochain. La masculinité correspond à la force de ne pas céder à l’iniquité envers les autres et soi-même. La féminité correspond au don de la miséricorde divine qui pardonne et soigne de façon à ce que l’homme affligé par la pénitence excessive ne continue pas à être entraîné vers les mauvaises œuvres. Que cet homme grandisse dans les vertus et les multiplies en lui, afin que la terre, c’est-à-dire les autres hommes, soit remplie de ses bonnes œuvres et enseignements. Il devra dominer ses désirs. Les vertus comme les herbes portent la semence de la parole de Dieu et comme les fruits des arbres nourrissent l’homme et le font croître au-dessus du désir charnel, elles sont nourriture de l’âme.
    Dieu voit que tous les dons de l’Esprit Saint, toutes les choses sont bonnes car se manifestant dans les vertus de l’homme elles sont arrivées à la perfection. La sixième vertu est l’obéissance.

7ème jour. Genèse 2, 1-3 :

Igitur perfecti sunt coeli et terra, et omnis ornatum forum. Complevitque Deus die septimo opus suum quod fecerat; et requievit die septimo ab universo opere quod patrarat.
Ainsi furent parfaits le ciel et la terre, et tout leur ornement. Et Dieu completa le septième jour l’oeuvre qu’il avait faite; et il se reposa le septième jour de toute œuvre qu’il avait accomplie.

  1. L’œuvre de Dieu dans la nature :
    Dieu conduit les éléments supérieurs et inférieurs de la création à leur perfection. Il bénit et sanctifie le septième jour car en lui par l’œuvre des sept dons de l’Esprit Saint chaque créature est pleinement créée, conduite à la perfection par la vertu qui correspond à chacun des jours.
  2. L’œuvre de Dieu dans le Fils et l’Eglise :
    Sont conduites à la perfection les œuvres célestes qui tendent au ciel et les terrestres nécessaires aux hommes. C’est la venue du Fils qui accomplit toute l’œuvre de la création. En Lui est la plénitude de tout bien et par lui le peuple de l’Église apprend ce qu’il doit faire dans les préceptes de Dieu. En accomplissant les dispositions divines le Fils et ses apôtres manifestent ce que les prophètes avaient annoncé dans l’ombre. C’est alors que dans l’Eglise resplendit le jour du repos car dans le Fils toute l’œuvre de la vie est manifestée présente, future et passée. Dieu bénit le septième jour lorsqu’il envoya son Fils s’incarner dans l’utérus de la vierge. C’est avec l’Eglise que l’œuvre arrive à son terme dans la sainteté des œuvres des fidèles qui choisissent librement d’imiter le Christ et qui resplendissent comme fleurs de rose et de lys. L’œuvre parfaite de Dieu resplendit dans la sainteté des œuvres.
  3. L’œuvre de Dieu dans l’être humain :
    Les vertus célestes et terrestres sont accomplies dans l’homme dans la justice et la vérité par les bonnes œuvres. Le septième jour est le fils qui manifeste la perfection des bonnes œuvres et les accomplit dans l’homme par la perfection de toutes les vertus. Comme un orfèvre, Dieu place les pierres précieuses des bonnes œuvres accomplies par la grâce de l’Esprit Saint et qui sont l’ornement de l’humanité.
    Dieu bénit le septième jour dans la perfection de ses œuvres, c’est-à-dire dans l’homme qui est un membre dans le Fils. Car dans l’imitation de celui-ci l’homme est ramené à la vie. Comme, dans le Fils, Dieu remet les dettes des hommes, de même, l’homme maintenant remet les dettes à son prochain.

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Bibliographie:

Sur Hildegarde:
– Hildegard von Bingen (Zugänge zum Denken des Mittelalters, 8) par Maura Zátonyi (en allemand)
– Hildegarde de Bingen, Le livre de Poche, par Régine Pernoud (en français)
– Hildegarde de Bingen, la puissance et la grâce, Nouvelle Cité, par Lucia Tancredi (en français. L’original italien: Ildegarda, la potenza e la grazia, Città Nuova, par Lucia Tancredi)

Etudes sur les visions et les miniatures d’Hildegarde:
– Hildegard von Bingen, Nel cuore di Dio, ed. Skira, par Sara Salvadori
– Hildegard von Bingen, Viaggio nelle immagini, ed. Skira, par Sara Salvadori
– Vidi et intellexi. Die Schrifthermeneutik in der Visionstrilogie Hildegards von Bingen, Aschendorff Verlag, par Maura Zatonyi (en allemand)

Biographie:
Vita Sanctae Hildegardis/Leben der Heiligen Hildegard von Bingen, Fontes Christiane, ed. Herder (texte latin et traduction allemande de la biographie écrite par les moines Theoderich d’Echternacher et Guibert de Gembloux contemporains de Hildegarde).

Traductions du “Livre des oeuvres divines” :
– Das Buch vom Wirken Gottes – Liber Divinorum Operum, Abtei St. Hildegard, Eibingen, Beuroner Kunstverlag (vol.6 des oeuvres complètes en allemand).
– Il libro delle opere divine, Mondadori (texte latin original complet, traduction italienne par Michela Pereira et notes par Marta Cristiani et Michela Pereira)
– Le livre des oeuvres divines, Albin Michel (traduction française incomplète, seulement une petite partie du texte original y est traduit)